Voyages, territoires, frontières

Dans le monde anglophone, voyage et frontière occupent une place particulière dans un
contexte d’expansion et de colonisation lourd de conséquences pour les terres de départ et
les terres d’arrivée. L’explorateur est transformé en héros ou en prototype du colon en
littérature (dans Robinson Crusoe de Daniel Defoe par exemple) et la frontière devient un
mythe fondateur et structurant (États-Unis) ou une réalité destructrice pour les peuples
premiers dans les territoires colonisés (Afrique du Sud, Australie, Canada, États-Unis, Inde,
Irlande, Nouvelle-Zélande). Le concept de territoire est également fondamental dans la
construction d’une histoire nationale et d’une identité particulière comme on le voit avec le
développement de l’empire britannique « sur lequel le soleil ne se couche jamais », même si
encore aujourd’hui il peut s’avérer source de difficultés politiques (Gibraltar, Malouines, etc.).
Les classes sociales et les sectorisations urbaines, quant à elles, jouent un rôle essentiel
pour les groupes et les individus et peuvent générer sentiment d’appartenance ou sentiment
d’aliénation, de la cohésion ou de la ségrégation. Toutes ces questions participent de
l’histoire et des cultures des pays anglophones et demeurent prégnantes dans leurs
structures et pratiques politiques, économiques, sociales et artistiques actuelles.
Trois axes d’étude sont proposés pour cette thématique : exploration et aventure ; ancrage
et héritage ; migration et exil.